Petite entreprise cherche marché public au soleil

Les marchés publics sont une chance pour nombre de petites et moyennes entreprises situées en Outre‑mer. Cependant, la commande publique peut fragiliser les entreprises les moins bien préparées. Faisons ensemble le point sur le défi que les PME d’Outre‑mer doivent relever pour trouver dans les marchés publics un véritable relais de croissance. 

 

La commande publique ultramarine vise à favoriser les PME locales

Plusieurs dispositifs permettent de privilégier les TPE et PME locales dans la commande publique, notamment dans les DROM (Départements et Régions d’Outre‑mer) et les COM (Collectivités d’Outre‑mer).

  • L’allotissement : diviser un marché public en lots permet aux TPE et PME d’Outre‑mer de répondre plus facilement à des appels d’offres.
  • La mise en place de critères d’achat local : les DROM et les COM peuvent inclure dans la commande publique des critères favorisant les TPE et PME locales, comme l’emploi de résidents ou l'utilisation de matériaux issus du territoire.
  • Les marchés réservés : dans le cadre de certaines politiques publiques (aménagement du territoire, soutien à l’économie insulaire), la commande publique peut, sous certaines conditions, être réservée aux entreprises locales.

 

Dans les DROM et les COM, les TPE et PME constituent un maillon essentiel de l’économie. En Guadeloupe, par exemple, 85 % des entreprises sont des TPE ou PME. Ces entreprises sont donc particulièrement concernées par les politiques locales de commande publique et peuvent accompagner les collectivités dans de nombreux secteurs :

  • Travaux publics, rénovation et construction d’infrastructures publiques ou de logements
  • Prestation de services comme la restauration collective ou la maintenance d’équipements
  • Fourniture de matériaux
  • Gestion des risques naturels, entretien des espaces verts ou préservation de la biodiversité

Ces marchés peuvent représenter, pour les TPE et PME des DROM et des COM, une source de revenus récurrente, mais ces dernières sont également confrontées aux difficultés économiques qui touchent les décideurs publics.

 

La commande publique, un défi pour les petites entreprises d’Outre‑mer

Parmi les problèmes rencontrés par les petites entreprises, le sujet financier peut s’avérer majeur. En effet, les retards de paiement des acheteurs publics peuvent fragiliser les TPE et PME ultramarines, plus fragiles que leurs concurrentes en termes de trésorerie.

Le journal Les Echos pointe d’ailleurs du doigt ce problème : en Guadeloupe, par exemple, les délais de paiement peuvent atteindre 60 jours en moyenne, bien loin de la limite légale de 30 jours. La communauté d'agglomération Grand Sud Caraïbes, quant à elle, accumule des retards records : 339 jours en moyenne pour régler les factures.

 

Conséquence : des entreprises, déjà fragilisées par des coûts élevés liés à leur insularité, rencontrent de gros problèmes de trésorerie, qui peuvent entrainer des défaillances, voire des faillites. Il est donc essentiel de se faire accompagner pour obtenir le recouvrement, par les acheteurs publics, de ces créances.

 

Mais une autre difficulté empêche nombre de TPE et PME locales de répondre à la commande publique en Outre‑mer : les contraintes administratives et le manque de ressources humaines et juridiques dans ces entreprises, qui les empêchent de répondre à des appels d’offres de plus en plus complexes. Là encore, il est utile de pouvoir se faire aider par un professionnel.  

 

Des solutions pour sécuriser l’achat public

Face à ces problématiques, les petites entreprises peuvent adopter des stratégies gagnantes pour sécuriser leurs relations commerciales avec les acheteurs publics.

La première d’entre elles consiste à se former. En Martinique, en Guadeloupe et en Guyane, les entreprises peuvent apprendre l’essentiel à connaitre pour répondre aux marchés publics, quelque soit leur secteur d’activité.  

Il ne faut pas hésiter non plus à faire appel à des dispositifs d’accompagnement des TPE et PME, souvent mis en place par les Chambres de commerce et d’industrie, comme c’est le cas à la Réunion.

Anticiper les retards de paiement est également essentiel pour que l’entreprise ne se retrouve pas en difficulté :

  • Négocier une avance sur une commande publique,
  • Faire appel à l’affacturage
  • S’appuyer sur des garanties publiques comme les aides de la BPI (Banque publique d’investissement)

 

Les marchés publics sont tout autant une opportunité qu’un challenge pour les TPE et les PME d’Outre‑mer. L’essentiel, on le voit, est de bien anticiper sa relation avec les acheteurs publics. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à contacter Maître Giorno.

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