Du bon usage de l’intelligence artificielle dans les marchés publics
Difficile d’échapper à la montée en puissance de l’intelligence artificielle ou IA dans la vie des entreprises. Que ce soit pour générer des textes, des tableurs ou produire des images, les logiciels comme ChatGPT, Dall‑E, Midjourney ou autres bouleversent les usages et promettent gain de temps et de productivité.
Par conséquent, certaines entreprises sont tentées d’utiliser l’intelligence artificielle pour répondre aux appels d’offres et notamment pour rédiger les cahiers des charges. Mais cette pratique, si elle peut s’avérer simple en apparence, présente des risques.
Comment fonctionne une intelligence artificielle générative ?
Les IA génératives comme ChatGPT ou Bard répondent à des requêtes, baptisées prompts, en allant chercher les informations dans les sites Internet ou bases de données mis à leur disposition. Si répondre à un marché public n’est pas toujours simple et que la rédaction d’un cahier des charges n’est pas chose facile, utiliser l’intelligence artificielle est cependant une fausse bonne idée.
Faut‑il rédiger une réponse à un marché public avec l’IA ?
Rédiger une réponse à un appel d’offres avec l’IA peut poser problème. Pour des raisons de sécurité des données tout d’abord. En effet, ChatGPT ne respecte pas plusieurs points du RGPD (règlement général sur la protection des données) et ne fournit aucune information claire quant au traitement des données personnelles fournies à la plateforme. Cela vaut pour les données confidentielles d’une entreprise.
Répondre à un appel d’offre nécessite de fournir à l’IA des éléments inhérents à l’entreprise qui seront par la suite réutilisables par un tiers, dans le cadre d’une nouvelle requête. Notes internes, tableaux de bord, performances de l’entreprise… Les cas se multiplient ces derniers mois et invitent à la vigilance.
L’autre risque concerne les droits d’auteur et la propriété des données utilisées par l’IA. Rédiger une réponse à un marché public avec l’aide de l’intelligence artificielle peut amener les entreprises à copier‑coller des réponses générées à partir d’éléments protégés par des droits d’auteur.
Enfin, il est important de faire attention aux réponses parfois fantaisistes et erronées de ces outils qui ne sont pas fiables à 100%. On a vu par exemple ChatGPT expliquer que les œufs de vache étaient plus gros que les œufs de poule. Il y a encore du chemin à faire quant à la précision de ces outils !
Pour toutes ces raisons, et en l’absence de réglementation claire et unifiée concernant l’utilisation de l’intelligence artificielle dans les marchés publics, il est essentiel de rester prudents.
Maître Giorno suit l’évolution de ces questions et saura vous conseiller si vous avez des questions.